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carofoucart

Rêve en bleu aux Bahamas

Du 9 avril au 13 mai 2022


Cela fait maintenant 6 mois que nous avons bouclé notre aventure. Et pourtant nous n'avons toujours pas fini de la conter ! Le temps est passé beaucoup trop vite. Nous avons savouré chaque instant des deux derniers mois du voyage. Puis rapidement, nous avons plongé la tête la première dans l'engrenage du quotidien. Heureusement, dans l'oscurité et le froid de notre hiver picard, nous sommes encore remplis de souvenirs et des émotions vécues.

Retour sur notre navigation lointaine au sein de l'archipel des Bahamas. Quel rêve!


Dernière escale prévue côté Caraïbes avant de rentrer vers l’Europe : les Bahamas.

Archipel de récifs Coraliens, composé de 700 îles la plupart inhabitées, aussi étendu que la France...Territoire de prédilection des navigateurs américains et canadiens qui viennent souvent y passer toute la saison. Ils sont experts en pêche sous marine et vivent presque en autonomie alimentaire pendant des mois dans les mouillages Bahamiens.

Terre de contrastes comme souvent aux Caraïbes entre quartiers de bidonvilles et hôtels huppés ou îles privées.

Terre si fragile soumise chaque année au risque cyclonique. Le dernier ouragan, Dorian en 2019, a été particulièrement violent et dévastateur. Les îles des Bahamas sont bien plus exposées aux ouragans que la Guadeloupe, la Martinique ou les îles du sud des Petites Antilles.

Pays du Commonwealth, bien qu’ici on se sente quasi en territoire américain.


Les Bahamas se méritent... Près de 600 milles nautiques à parcourir depuis les Îles Vierges Britanniques, il nous faut 3 jours de navigation au large de Porto Ricco, de la République Dominiquaine et de Haiti, pour atterrir à Great Inagua, île la plus au sud de l’archipel Bahamien, qui constitue une entrée officielle dans le pays. Nous ne sommes ici qu’à 50 milles de Cuba. Ce sont des contrées beucoup moins fréquentées par les voiliers et nous réactivons le téléphone satellite. La navigation se déroule sans encombres mais je suis un peu tendue: Gabrielle n’est pas en forme avec 39°C de fièvre, et un front froid est attendu quelques heures avant notre arrivée avec une prévision de 30 noeuds au travers. La mer au nord de la République Dominicaine et de Cuba n’a pas forcément bonne réputation en cas de vent fort. Nous sommes à l'extrémité sud du triangle des Bermudes!

Avant l’arrivée du front froid, nous montons le plus au nord possible jusqu’au sud des bancs des Turks and Caicos afin d’avoir un angle plus abattu lorsque le vent arrivera. Le scénario se déroule exactement comme annoncé. Le dimanche en fin de matinée, le vent tombe complètement. Le ciel bleu laisse apparaître quelques cirrus. Puis à 15h, nous apercevons une ligne de nuage, le front, et en quelques secondes, le vent passe de 3 noeuds à 15 puis 25 à 30 noeuds. Impressionnant ! La mer évidemment monte rapidement. Houle de côté, ce n’est pas ce que je préfère. Mais finalement le bateau passe bien, nous avons bien fait de monter au nord : nous naviguons à 110 degrés du vent et le bateau file comme une fusée pour aligner les derniers 100 milles jusqu’au mouillage de Matthew Town. Comme d'habitude, l'arrivée se fait de nuit (!), et nous posons l’ancre vers 3-4h du matin.


Emotions. Ce n'est pas tous les jours que l'on navigue dans ces contrés et que l'on a Guantanamo sur sa carte.


Notre séjour sur l’île de Great Inagua est un peu surréaliste. Georges, l'agent portuaire est hyper sympathique, mais nous sommes bien arrivés dans un autre Absurdistan : galère infinie pour réussir à valider notre entrée dans le pays car nous n’avions pas finalisé notre Health Visa avant de partir (nous avons privilégié le sens marin et les prévisions météo aux démarches administratives) Et l'agent à l'immigration de garde à notre arrivée n'est pas du genre conciliant (contrairement à celle en repos...). Nous sommes bons pour refaire (et repayer surtout) des tests covid à cause d'un foutu logiciel. Il nous faudra 2 jours pour finaliser notre entrée !

Après ces déboires administratifs, nous nous installons dans le minuscule port de Matthew Town, le temps que le coup de vent bien installé passe. C'est notre première halte dans un port depuis celui de Mindelo au Cap-Vert que nous avions quitté le 5 décembre, il y a 4 mois !

Port de Matthiew Town


Ici c’est un autre monde. Île aussi grande que la Guadeloupe pour à peine 1000 habitants! L’île abrite de vastes marais salants exploités par une entreprise américaine. Les habitants travaillent exclusivement pour l’entreprise. Un bateau vient ravitailler l’île tous les 10 jours. Il règne dans l'unique village-rue une ambiance de bout du monde, le silence plombant quelques fois perturbé par le passage d'une grosse voiture américaine. C’est l’avantage du bateau que d’aller à la découverte de ces lieux et modes de vie insoupçonnables.

Notre petit lave linge fait des siennes, une habitante de l’île s’occupe de notre linge. Je profite aussi de ce temps d’escale pour trier et donner les vêtements trop petits des garçons.

Nous retrouvons l’équipage de Takoun rencontré en Dominique et faisons la rencontre de celui de l’Entourage. Nos programmes semblent compatibles et nous décidons de partager les prochains milles avec ces deux jeunes couples fort sympathiques !


Great Inagua



Deuxième round aux Bahamas, cap sur les Jumentos, archipel mythique où s'étaient confinés pendant la première vague du Covid, Lolita et Aimalaia (le nom de Toucan lors de son précédent voyage) Nouvelle navigation de 20h pour rejoindre le sud de ces îles. Nous visons le mouillage de Hog Cay à Ragged Island.


Lorsque nous avons regardé pour la première fois une carte nautique des Bahamas, je n’ai pas compris comment on pouvait y naviguer : des points rouges signalant des récifs et têtes de corail colorent quasi complètement la carte. Ne pas talonner relèverait-il donc du miracle?

Nous nous engageons vers les Jumentos avec un peu d'appréhension. Enfin surtout moi. Qui plus est, à part deux jours de conditions très calmes, le vent s’est de nouveau invité lors de notre périple dans cet archipel.

Les Jumentos rimeront donc pour nous avec navigations musclées au près serré, l’œil rivé sur la carto et sur l’eau, pour slalomer entre les récifs. Enchaînant sans fin les virements de bord pour le plus grand plaisir du capitaine.


Les différents îlets des Jumentos sont isolés et inhabités. Excepté le premier mouillage de Hog Cay que nous partagerons avec une communauté de voyageurs américains très sympathiques avec leur cool attidude si propre à eux. C'est là que nous fêterons Pâques dans une ambiance plus païenne que d'habitude... Bien qu'isolé du monde, les cloches passent et les enfants profiteront de 2 chasses aux oeufs mythiques : l'une européenne et l'autre américaine !


Pâques à Hog cay



La caravane américaine nous quitte, l'Entourage (Numa et Philippine) accèlère. Alors dans les autres mouillages des Jumentos, nous nous retrouvons toujours seuls avec nos amis Pauline et Grégoire du voilier Takoun, sans réseau internet. Nous ne sommes pas mécontents d'avoir conservé notre abonnement iridium pour pouvoir consulter une météo beaucoup plus variable que dans les Caraïbes.

Enfin, nous ne sommes pas vraiment seuls, car ici nous devons partager les eaux avec de nombreux requins de récifs qui viennent s’y reproduire. Ils ne sont pas supposés être agressifs mais sur un autre voilier, un américain a du être recousu de 36 points de suture au bras, alors qu’il pratiquait la pêche sous-marine. Des pêcheurs nous ont aussi signalé quelques boulledogues:)

Josse ne se laisse pas démonter et organise des sorties « chasse à la langouste ». Thaddée a pour mission de rester dans l’annexe pour surveiller l’arrivée de requins. La pêche à la langouste est officiellement fermée depuis le 30 avril. Nous sommes donc hors la loi, mais on ne risque pas grand chose car nous revenons à chaque fois bredouille! Heureusement, dans un des mouillages, des pêcheurs nous échangent du poisson contre 4 canettes de bière ! Voilà de quoi encore survivre dans ces contrées désertes. L'avantage des Bahamas, c'est que l'eau est tellement crisatalline que vous pouvez voir de la plage la tache du gros requin à 100 mètres. L'inconvénient c'est que quand tu le vois, cela te dissuade à sortir le Kite alors que le spot est juste... parfait ! Par contre Josse prend du plaisir à les poursuivre en Tiwal !


Au mouillage de Raccon Cay, à côté de Pimlico. Magnifique. Plus beau mouillage du voyage ?



Buena Vista Cay


Coconut Bay sur Flamingo Cay



Fisherman Bay sur Water Cay

Les connaisseurs verront que Toucan a enchaîné les virements de bords et que l'angle bord sur bord n'est pas extra : 1. cela reste un cata, 2. le clapot était assez court, 3. le génois à recouvrement roulé (vu la force du vent et l'absence de trinquette) donne un profil trop creux pour le prés, 4. les dérives étaient relevées à moitié afin de limiter ici les risques de talonnage !


Bahamas, troisième round. Long Island. Le vent est encore soutenu et il nous faut un peu de courage pour quitter notre dernier mouillage des Jumentos sur Water Cay. Mais les conditions ne vont pas s’arranger dans les prochains jours et nous ne sommes pas suffisamment bien abrités pour rester confortablement ici. Nous partons pour l’île de Long Island et le mouillage de Thompson Bay. Après une longue remontée au près, à marée montante et à travers les récifs des Jumentos, nous empruntons le chenal « numérique », Cormer channel, qui garantit 2,20 m d’eau à marée haute. C’est ici que nos amis Numa et Philippine du voilier l’Entourage se sont retrouvés bloqués en attendant la montée de la marée...Cela passe sans difficulté pour nous avec nos 0,8 de tirant d’eau dérives relevées au moteur en raison d’un vent de face. Nous arrivons alors dans un immense lagon dans lequel nous pouvons redéployer les voiles et filer à plus de 10 noeuds au près, dérives à moitié baissée.. 2 à 3 m d’eau turquoise sous les coques, c’est tout à fait magique !





Le premier mouillage de Long Island n’est pas le plus beau (on devient difficile) mais il nous permet un ravitaillement et surtout nous nous offre une belle surprise au réveil le lendemain. Un lamentin vient brouter notre coque trop poilue. Nous pouvons le caresser à volonté. Il reste avec nous toute la matinée !


Thompson bay sur Long Island

Nous poursuivons ensuite au nord vers le mouillage de Calabash Bay par des glissades magiques dans ce lagon géant. Petite frayeur en route car notre GPS sur l'ipad s'est figé sans que l'on s'en rende compte! Nous n'étions donc pas là où nous croyions être. Un peu plus loin derrière, nos amis de Takoun nous trouvaient bien joueurs de taquiner ainsi les récifs. Pour peu, ils nous auraient laisser nous échouer dans la passe:) Heureusement, nous avons pris conscience de l'erreur avant l'irréparable. Nos émotions sont vite oubliées en découvrant le mouillage, sa plage magnifique, et les lumières exceptionnelles. Le tiwal est de sortie pour aller découvrir les différents lagons, et ici il ne semble pas y avoir trop de requins.


Calabash Bay au Nord de Long Island près du Cap Santa Maria


Bahamas, quatrième round. Cap sur les Exumas, archipel encore plus idyllique (si l'on en croit nos américains de Hog Cay) que nous remonterons du sud jusqu’au nord.

Les enfants ralent un peu de toutes ces navigations car oui aux Bahamas, les distances sont importantes, on avale des milles.

Les îles des Exumas sont plus touristiques mais nous sommes déjà en fin de saison. Et l’endroit est si vaste que nous n’avons jamais été gênés par le monde, à part sur le spot bien connu de Staniel Cay et ses cochons qui m’ont laissée un peu sceptique (je préfère les poissons) mais les enfants se sont bien marrés.

Nous naviguerons ici tantôt seul, tantôt avec les équipages du Takoun et du GG, un autre couple français. Que des jeunes vraiment adorables! Nous rencontrons aussi Corentin et Louise sur un Lerouge nommé Amaraja. Corentin est le fils de Francis Joyon mais aussi préparateur et marin sur le mythique Idec. Ils sont trés sympathiques et nous transmettent quelques bons plans, ils ont déjà bien écumé le coin avant nous. Nous serons heureux de les recroiser aussi aux Açores tout comme Aurélie et Eric du cata Jumpin'Jack Flash, que nous retrouverons à Sète. Des rencontres toujours éphémeres mais si intenses.

Notre séjour aux Exumas en famille est vraiment bon. Sûrement parce que la fin du voyage approche et nous savons qu’il faut savourer ces derniers moments dans ces îles paradisiaques. Elles sont réputées pour avoir de jolis spots de plongée. Nous passerons de très chouettes moments avec les enfants sous l’eau, à la découverte émerveillés de toute cette richesse aquatique. Requin nourrice, poisson lion, poisson porc épic, poissons ange de toute sorte... Ici les épaves sont des avions ! C’est un pur délice. Et toujours chaque matin, chaque minute de la journée, observer la nature, la mer si belle, les criques, les couleurs... Les enfants apprennent à faire du wakeboard tracté sur la planche de kite de Josse. Un soir, au coucher du soleil, alors que toute la famille est sur un îlot désert et à l'écart du mouillage, nous manquons de peu de perdre l'annexe qui part à la dérive avec la marée !

A bord, tout le monde est reposé, en forme et profite de ces doux instants. Entre deux plongées, personne n’oublie d’avancer sur son programme scolaire toujours avec plus ou moins de motivation. Sur ce point, pas d’évolution par rapport au début du voyage: les filles sont quand même plus enclines à travailler que les garçons.

On notera quand même, que naviguer aux Bahamas, c’est toujours un peu de stress : pour passer les passes souvent très étroites et parfois avec de bonnes vagues liées au courant, éviter les récifs...En cata, c’est quand même plus facile qu’en monocoque. Chapeau à nos amis des voiliers Takoun, l’Entourage et le GG qui ont pu se faire parfois de belles frayeurs !


Pêche miraculeuse en nav!

Black Cay


Rudder Cut Cay (Chez David Copperfield)


Black Point

Staniel Cay & James Bond' cave

Bells Cay & O'brians Cay




Hawksbill Cay South



Bahamas, cinquième round. On sonne la fin de la récré. Nous devons reprendre la mer direction Nassau, capitale des Bahamas, sur l’île de New Providence, pour récupérer Bruno et Pierre qui effectueront la transat retour avec nous.

Une quarantaine de milles nous sépare de Nassau. La navigation est parfaite jusqu’à moins de 10 milles de l’arrivée. Nos amis Risorius rencontrés aux Canaries, nous avaient bien prévenus : Aux Bahamas, à partir du 8 mai, le temps tourne à l’orage et il vaut mieux partir en transat rapidement. Leurs prévisions sont étonnamment exactes. Nous sommes le 7 mai. Alors que nous nous approchons du sud de l’île de New Providence, un front orageux se forme devant nous, bien visible à l’œil nu et au radar. D’une 20aine de milles de large, impossible de l’éviter. Alors que les conditions de glisse sont encore idéales, nous affalons toutes les voiles et replions le gennaker dans la soute. En effet, nous avons déjà eu l’occasion de vivre un orage violent en mer il y a quelques années au large de l’île d’Yeu, et l'anticipation nous parait nécessaire même si pour l’instant tout est encore très calme.



Nous avons bien fait. En quelques minutes, le vent monte à 35 noeuds et tourne subitement face à notre route, la mer lève, une pluie diluvienne s’abat sur nous -on ne voit plus rien, les éclairs tombent partout et le tonnerre claque. Nous sommes au moteur, téléphones et ordinateurs sont logés dans le four par précaution pour faire cage de Farraday. Le vent de face ne nous permet plus de poursuivre notre cap. Et l’approche de Nassau est jonchée de récifs, nous ne souhaitons pas nous aventurer trop près avec le risque de ne pas être assez manœuvrant dans ces conditions. Nous subissons pendant 2 bonnes heures cet orage qui n’en finit pas et nous déporte vers l’ouest. Et puis, ouf, il finit par s’écarter, le temps se calme et nous pouvons remonter vers Nassau. Nous arrondissons bien les récifs pour ne pas nous faire surprendre au cas où l’orage reprendrait. Nous parvenons à nous mettre au mouillage à Montagu Bay. Il y a de la place même si là où nous sommes, le fond remonte très vite. Nos frigos sont désespérément vides depuis quelques temps. Nous mettons l’annexe à l’eau pour tenter d’aller dîner à terre. Sur place, le restaurant le plus proche ne sert plus. Josse pousserait bien un peu plus loin mais je ne suis pas rassurée. De nouveaux nuages bien noirs se sont formés. Une forme d’arcus bien marquée. Vite, nous remontons dans l’annexe. Le bateau n’est pas tout près. Nous mettons les gaz. Notre bonne étoile veille sur nous. L’orage attend que nous soyons juste à bord pour éclater. La nature se déchaîne. Les éclairs pleuvent à côté du bateau, le vent souffle à 55-60 noeuds. C’est dantesque, complètement fou. Le tiwal, accroché sur le trampoline, est en train de s’envoler, Josse doit sortir pour tenter de l’accrocher. Le bateau tourne dans tous les sens. L’ancre tient bon et celles des voisins aussi. Un autre cata outremer 55 light positionné à côté aura eu son ancre enroulée autour de ses dérives baissées, tellement le vent est monté et a tourné soudainement.

Avec tout cela, nous n’avons toujours rien mangé et le frigo est toujours vide. La famille crie famine. Ça se termine en souple lyophilisée et purée. Ce n’est pas la grosse fête !



Le lendemain, après la messe, le début des festivités pré-transat démarre. Pierre et Bruno débarquent le soir après des trajets assez fatigants. C’est parti pour quelques jours de logistique intense : avitaillement en très grand, gaz, préparation du bateau. Cette préparation nous vaudra quelques bons moments comme l'invasion dans le cockpit d'asticots-la faute à nos poubelles trop longuement stockées, la traversée de la ville inondée en tongue (moment préféré des filles), l'aventure pour recharger les bouteilles de gaz où Josse, Pierre et Bruno se sont demandées s'ils n'allaient pas exploser avec, étant donné les conditions de sécurité tout à faite locales, le grattage intensif de la coque par Pierre et Bruno pour gagner 1,5 noeud en transat, mes allers-retours incessants au supermarché, trop stressée de ne pas prévoir assez à manger...Nous serons 8 pendant une vingtaine de jours, soit 60 repas (480 parts) mais il faut prévoir bien plus en cas d'avaries, c'est de loin la partie du voyage que je préfère :)